Le Bureau,
- Rappelant l’article 23 de la Convention ainsi que le chapitre I.4 des Directives opérationnelles relatif à l’admissibilité et aux critères de sélection des demandes d’assistance internationale,
- Ayant examiné le document LHE/24/19.COM 2.BUR/3 ainsi que la demande d’assistance internationale n 02124 soumise par l’Angola,
- Prend note que l’Angola a demandé une assistance internationale pour le projet intitulé La sauvegarde du semba à travers la création de nouveaux leviers de transmission intergénérationnelle et opportunités de génération de revenus :
Mis en œuvre par l’Instituto Nacional do Património Cultural (INPC), ce projet de deux ans vise à créer des conditions propices à la sauvegarde du semba, un genre musical et une danse traditionnelle, en créant des possibilités de transmission intergénérationnelle et de génération de revenus. Enraciné dans les quartiers populaires, le semba est un symbole de la construction de l’identité angolaise et de la résistance anticoloniale. Cependant, il a récemment commencé à perdre de son influence et de son importance parmi les jeunes populations urbaines qui considèrent cette pratique comme démodée. Cela a entraîné un déclin progressif du nombre de compositeurs, de musiciens, de danseurs et d’artisans d’instruments traditionnels, ainsi que de l’interprétation et de la transmission du semba. L’objectif de ce projet est de contrer ces tendances par des activités de renforcement des capacités, de recherche, de sensibilisation et de communication visant à reconnecter la population à l’écoute et à la pratique du semba. Les activités comprennent des ateliers d’inventaire participatifs et des activités d’inventaire avec les communautés concernées ; plateformes numériques (« impact lab ») pour expérimenter, créer et partager collectivement du contenu audiovisuel, des ressources, des outils, des compétences et des connaissances ; et des ateliers sur la création de dicanza (un instrument de percussion apparenté) et l’entreprenariat culturel. Issu d’une demande de la communauté semba, le projet renforcera également les capacités sur la Convention de 2003 : des praticiens et des fonctionnaires de l’INPC, du personnel du Musée national d’anthropologie et des membres de l’Union nationale des artistes et des compositeurs.
- Prend note en outre que cette assistance vise à soutenir un projet mis en œuvre au niveau national, conformément à l’article 20 (c) de la Convention, et qu’elle prend la forme d’octroi d’un don, conformément à l’article 21 (g) de la Convention ;
- Prend également note que l’Angola a demandé une allocation d’un montant de 86 050 dollars des États-Unis du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre du projet ;
- Décide que, d’après les informations fournies dans le dossier n 02124, la demande satisfait aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :
Critère A.1 : Ce projet a été initié en réponse aux besoins de la communauté semba, pour laquelle l’État partie a demandé une assistance technique afin de préparer la demande d’assistance internationale. Pendant la mission de l’expert en juillet 2023, qui a fourni cette assistance, des membres de la communauté et praticiens du semba (danseurs, artisans, musiciens, compositeurs) se sont réunis pour partager leurs besoins en matière de sauvegarde et ont donné leur accord pour participer au projet. En outre, un groupe de dix-sept personnes, principalement des représentants de la communauté, a contribué à son élaboration. Ils seront pleinement impliqués dans les ateliers de formation, les ateliers d’inventaire basés sur les communautés et les exercices sur le terrain.
Critère A.2 : Le budget est bien structuré et les coûts du projet sont clairement expliqués. Le montant de l’aide demandée est approprié pour les activités proposées.
Critère A.3 : Les activités proposées sont bien conçues afin de créer la dynamique nécessaire au sein des communautés concernées pour assurer la transmission intergénérationnelle de l’élément et des opportunités génératrices de revenus, nécessaires à la sauvegarde du semba. Elles sont décrites en détail et présentées dans une séquence logique, couvrant six activités : (a) un atelier de formation sur la Convention de 2003 et sur l’inventaire basé sur les communautés ; (b) l’expérimentation, la création et le partage de contenu audiovisuel sur le semba à travers la plateforme numérique « impact lab » ; (c) des inventaires basés sur les communautés et des exercices sur le terrain à Luanda ; (d) un programme de formation sur la fabrication de dicanza ; (e) un atelier de formation pour améliorer les compétences entrepreneuriales des praticiens du semba ; et (f) un atelier de formation sur l’élaboration de dossiers de candidature aux Listes de la Convention de 2003.
Critère A.4 : Le projet contribuera à la viabilité et à la visibilité de l’élément. Il devrait renforcer les capacités des détenteurs et des praticiens qui, à leur tour, sensibiliseront la société civile, les jeunes et les autres parties prenantes à l’importance de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Grâce à un large éventail d’activités, un vaste réseau de praticiens, dotés de connaissances sur la Convention de 2003 et des compétences nécessaires pour sauvegarder le patrimoine culturel immatériel, sera en mesure de transmettre ses connaissances sur le semba aux nouvelles générations en vue de le sauvegarder. En outre, l’atelier sur l’entrepreneuriat culturel aidera les artistes à diversifier leurs sources de revenus et à assurer leur stabilité financière.
Critère A.5 : L’État partie demandeur contribuera à hauteur de 9 pour cent (9 200 dollars des États-Unis) et les autres partenaires à hauteur de 6 pour cent (6 600 dollars des États-Unis) du montant total du budget du projet (101 850 dollars des États-Unis). Par conséquent, une assistance internationale est demandée au Fonds du patrimoine culturel immatériel pour les 85 pour cent restants du montant total du projet.
Critère A.6 : Le projet se concentre sur le renforcement des capacités des communautés concernées pour renforcer la viabilité de l’élément et le transmettre aux générations futures. Au cours des différents ateliers de formation, les fonctionnaires et les représentants des communautés recevront une formation spécifique sur la Convention de 2003, l’inventaire basé sur les communautés et les approches de sauvegarde. Ainsi, quatre-vingt-dix détenteurs et praticiens bénéficieront du volet renforcement des capacités. En outre, près de cinquante jeunes seront directement impliqués dans les activités du projet : a) ils seront formés à l’élaboration de contenus et de matériels numériques visant à faire connaître l’élément, et b) ils seront les principaux bénéficiaires de l’atelier de formation à la fabrication de l’instrument.
Critère A.7 : L’État demandeur n’a, à ce jour, bénéficié d’aucune assistance financière du Fonds du patrimoine culturel immatériel de la Convention de 2003 pour la mise en œuvre d’activités similaires ou connexes dans le domaine du patrimoine culturel immatériel.
Paragraphe 10(a) : Le projet est d’envergure nationale et implique des partenaires tels que le Musée national d’anthropologie, le Conseil des compositeurs, le Syndicat national des artistes et compositeurs et les associations de praticiens.
Paragraphe 10(b) : L’inventaire basé sur les communautés et les outils de communication développés contribueront à sensibiliser les communautés sur l’importance de sauvegarder l’élément. En outre, le projet indique qu’il pourrait avoir des résultats durables car il encouragera des initiatives similaires pour l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en Angola.
- Note avec intérêt que les questions soulevées par la demande concernent les dimensions économiques de la sauvegarde du patrimoine vivant en mettant l’accent sur la créativité, ce qui nécessite un processus de planification et de gestion sensible au patrimoine afin de maximiser les effets positifs des activités économiques sur la sauvegarde du patrimoine vivant tout en atténuant les impacts négatifs potentiels sur sa viabilité ;
- Approuve la demande d’assistance internationale de l’Angola pour le projet intitulé La sauvegarde du semba à travers la création de nouveaux leviers de transmission intergénérationnelle et opportunités de génération de revenus, et accorde un montant de 86 050 dollars des États-Unis pour la mise en œuvre de ce projet ;
- Demande au Secrétariat de se mettre d’accord avec l’État partie demandeur sur les détails techniques de l’assistance, en accordant une attention particulière à ce que le budget et le plan de travail soient suffisamment détaillés et précis de manière à fournir une justification suffisante de toutes les dépenses ;
- Invite l’État partie demandeur à utiliser le formulaire ICH-04-Rapport pour rendre compte de l’utilisation de l’assistance accordée.